AVERTISSEMENT ©

Toute reproduction/communication/diffusion partielle ou totale d’un ou de plusieurs éléments de ce site (textes, peintures, photos, etc.) est interdite sans l’accord préalable et écrit d’Esther Vamos, d’Elie Vamos ou de leurs ayants droit.

Sur les quatre cent œuvres répertoriées, environ une centaine sont proposées sur ce site. Celles qui sont présentées en noir et blanc sont des reproductions établies à partir de photographies faites par l’artiste. Ces œuvres sont dispersées chez divers collectionneurs et n'ont pu être présentées en couleurs originales.

Abréviations:
   RDC: République Démocratique du Congo
   RAS: République d’Afrique du Sud

Date de mise en ligne: septembre 2018


ERNA VAMOS (1904-1965)

Artiste peintre

Erna Vamos

Introduction

« Avec à peine une centaine de centimètres carrés, la surface du visage est sans doute la fraction du monde la plus porteuse de sens et la plus apte à la métamorphose. »

Gottfried Boehm
Dem Portrat auf der Spur (Sur les traces du portrait), 2000

Erna Popper épouse Vamos, est née à Budapest dans une famille hongroise aisée d’origine juive. Ses années de jeunesse, passées à Budapest et à Paris, ont été marquées par l’influence de certains des courants artistiques (Art déco) et intellectuels (psychanalyse, anthropologie) de l’entre-deux-guerres. Cependant, sa production artistique, réalisée entre 1935 et 1965, principalement en Afrique et ultérieurement en Israël, occupe une position marginale par rapport aux courants artistiques majeurs qui ont prévalu en Europe au milieu du XXe siècle.

Erna Vamos se distingue de courants que l’on a appelé alternativement « art colonial » ou, plus tard, «africaniste », désignant les œuvres d’artistes européens qui ont été inspirés par des thèmes africains (personnages, paysages…). Ces œuvres traduisent le plus souvent un intérêt ethnographique et / ou une fascination pour un monde qu’ils perçoivent de l’extérieur. (1 & 2)

Pour sa part, Erna Vamos rejette une vision exotique pour retenir avant tout l’humanité des personnes qu’elle peint. Il s’agit donc pour elle du choix assumé d’un art figuratif principalement consacré aux portraits.

En-dehors des portraits sur commande, les personnages représentés par Erna Vamos expriment le plus souvent le sentiment d’aliénation d’êtres désemparés, arrachés à une société aux traditions millénaires, déracinés en milieux récemment urbanisés (Africains du Congo et d’Afrique du Sud, Arabes, Juifs orientaux d’Israël), voire encore hantés par un passé indicible (cf. Portrait d’un survivant).

En témoigne cet extrait de lettre adressée à sa fille :

“[…] Personnellement, si je voulais m’écarter de la nature, ce ne serait pas pour l’abandonner, mais pour la saisir plus entièrement dans ses parties invisibles et dans ses racines “(3)

On peut aussi s’interroger sur l’importance accordée par le public à la catégorie artistique qu’est le portrait (par rapport aux autres modes de représentation picturaux). Cette importance a varié au cours du temps et n’est pas vraiment centrale durant les décennies 1940-1970. De plus, ces portraits, mis en scène, y sont rarement réduits aux seuls visages, contrairement à ce qu’Erna Vamos a produit. (4)

Sans relais, isolée, loin de l’Europe, l’artiste était entièrement consciente de sa position en marge des grands courants artistiques du XXe siècle. Ses choix, en grande part délibérés, pour certains contraints, ont probablement contribué au faible retentissement de son œuvre et au fait que cette artiste soit restée ignorée

Quelle place et quel jugement accordra-t-on demain à son œuvre ?

Esther Vamos Elie Vamos

(1) Les Africanistes, peintres voyageurs. 1860-1960. (Paris), ACR. Editions Courbevoie. (Paris)1990. Ouvrage fondateur de Lynne Thornton

(2) Le Congo et l’Art Belge. 1880-1960, sous la direction de Jacqueline Guisset, Tournai, La Renaissance du Livre, 2003

(3) Lettre à sa fille, (Elisabethville le 11 juin 1958)

(4) L’Art du Portrait, Andreas Beyer, Introduction, Editions Citadelles & Mazenod, 2003

Erna Vamos